Dans cet article nous abordons un sous-groupe de verbes de bruit, appliqués aux artefacts. Leurs particularités sont liées à une caractéristique fondamentale de la source : d’ordinaire, les artefacts ne produisent un bruit que s’ils subissent une action extérieure dans le cadre d’une situation dont ils font partie intégrante. Ce fait extralinguistique détermine beaucoup de propriétés linguistiques des verbes étudiés. Premièrement, la façon de décrire le bruit dépend du type de situation dans laquelle l’objet-source est intégré et qui est l’un des principaux paramètres structurant les oppositions lexicales de la zone. Deuxièmement, la contiguïté du son et de l’action physique engendre des emplois métonymiques. Les données typologiques permettent de suivre le mécanisme de ces transferts. Du point de vue de la théorie sémantique, il est significatif qu’un transfert métonymique puisse être exprimé aussi bien par des moyens syntaxiques (en changeant la structure argumentative) que morphologiques. Enfin, la contiguïté avec les actions physiques élargit le cercle des emplois métaphoriques : les métaphores peuvent être induites aussi bien par les particularités sonores que par les propriétés non-acoustiques d’une situation qui déclenche le bruit. Une étude détaillée des verbes de bruit associés aux artefacts peut par conséquent contribuer à une analyse plus pointue des zones adjacentes, par exemple, des verbes exprimant une destruction, une chute, etc.